Pierrick Fédrigo a remporté la 6e étape du Dauphiné Libéré en spécialiste. Le Bbox Bouygues Telecom a réglé ses compagnons d'échappée à 500 mètres du terme en profiant de la côte de la Gargouille à Briançon. Chapeau !

CRITERIUM DU DAUPHINE LIBERE - 6E ETAPE

Gap et Pierrick Fédrigo, c'est une histoire qui marche. Le Marmandais avait remporté sa plus belle victoire sur le Tour de France 2006 à Gap. Trois ans plus tard, il décroche un succès de prestige au terme de 106 kilomètres après un départ...de Gap. En spécialiste, Pierrick a étalé toute sa science de la course et son talent de puncheur dans la côte mythique de la Gargouille à Briançon. Il s'est montré à l'heure au rendez-vous que son directeur sportif lui avait fixé en début de journée. Dominique Arnould nous confiait ainsi avant le départ de cette 6e étape que les Bbox Bouygues Telecom comptaient sur Pierrick pour briller. Le final (1,8 kilomètres à 8%) était taillé pour lui. Il l'a avalé en maîtrisant son sujet.

Le maillot à pois comme cerise sur le gâteau

Auparavant, il avait senti le coup en se glissant dans une échappée de 14 coureurs. Un groupe qui s'est rapidement écrémé dans le col de l'Izoard. D'abord surpris par une attaque de Jürgen Van de Walle (Quick Step), le puncheur des Turquoises est revenu sur le groupe de tête en costaud puis imposé son rythme dans l'ascension avant de franchir en tête le sommet. Une performance qui lui assure par la même occasion de porter le maillot à pois ce samedi.

Puis tout s'est joué dans le final. Van de Walle, encore lui, a tenté sa chance à 2 kilomètres du terme. Pierrick, en compagnie de Stéphane Goubert (Ag2r-La Mondiale) et Juan Manuel Garate (Rabobank), ne s'affole pas avant de planter une banderille décisive à 500 mètres de la ligne. Et Pierrick d'avaler un à un ses compagnons d'échappée pour s'offrir une victoire pleine de panache. Le puncheur des Turquoises de savourer : "Je ne me suis pas trop affolé. Les jours précédents, je n'étais pas très bien. Hier, je me suis mis dans le groupetto. Sur une distance de 100km, on savait que ça allait être rapide. Je me suis retrouvé devant et j'ai senti que j'étais de mieux en mieux. Dans l'Izoard, j'ai fait ma montée. Sans suivre les autres. Dans le final, je ne vais pas dire que j'ai géré mais je suis resté concentré sur Van de Walle pour gicler dans les derniers mètres."

Une récompense

"C'est le scénario parfait", s'est réjoui Dominique Arnould. "Le final était pour lui mais rien n'est écrit d'avance. Il a su maîtrisé ses adversaires avec beaucoup de sang-froid. C'est bien pour lui, ça va le rassurer." Victime de troubles digestifs tout au long de la semaine, Pierrick a répondu de la plus belle des manières pour récompenser l'activité incessante de la formation vendéenne sur ce Critérium du Dauphiné Libéré : "On est présent depuis le début de la compétition. Toujours dans les échappées sauf hier, nous méritions une victoire. L'objectif est donc pour le moment rempli. Le reste, c'est du bonus", a poursuivi un Dominique Arnould aux anges.

La grande étape alpestre de samedi réserve un menu corsé avec le triptyque Galibier-Croix de Fer-Madeleine. Mais le raid de Pierrick pourrait donner des idées à certains de ses coéquipiers. Arnould toujours : "Ça va partir vite mais si nous parvenons à prendre la bonne échappée, pourquoi ne pas rééditer une belle performance." L'appétit vient en gagnant.

Bouygues - 12/06/2009