Tour de France
12/07/2009 - 19:49Le numéro de Fédrigo
Aux avant-postes dès le baissé de drapeau, Pierrick Fédrigo s'est imposé au sprint à Tarbes devant son ultime compagnon d'échappée, l'Italien Franco Pellizotti. Quatre jours après le succès de Thomas Voeckler à Perpignan, les Turquoises ont donc signé leur 2e victoire d'étape sur le Tour 2009.
Les Bbox Bouygues Telecom ne s'attendaient sans doute pas à pareil départ en fanfare. Alors que la première semaine du Tour de France s'achève seulement ce dimanche, les Turquoises ont en effet déjà fait mouche à deux reprises. Après la démonstration tactique de Thomas Voeckler vainqueur autant avec sa tête qu'avec ses jambes dans les rues de Perpignan, c'était au tour de Pierrick Fédrigo de porter haut les couleurs d'une formation récompensée sur cette Grande Boucle de l'esprit d'initiative qu'elle affiche toute l'année."Sur le Tour, on a vingt et une occasions de faire la une, on en a déjà saisi deux", résume Jean-René Bernaudeau.
Pour aller décrocher ce deuxième bouquet en quatre jours, Pierrick Fédrigo n'a pas hésité à se lancer dans un raid dont il a le secret. En première ligne dès le baissé de drapeau, le Marmandais, vainqueur d'étape à Briançon sur le dernier Dauphiné Libéré, n'a pas manqué la première échappée du jour. D'abord composée de treize coureurs, cette fugue initiale s'est ensuite scindée en deux groupes. A l'avant, Pierrick, décidément très attentif, était accompagnée de la moto Jens Voigt (Saxo-Bank), du très explosif Leonardo Duque (Cofidis) et du grimpeur transalpin Franco Pellizotti (Liquigas), 3e du dernier Tour d'Italie.
"Le meilleur scénario"
Ce dernier, décidément excellent grimpeur, faisait tour à tour craquer le Colombien sur les pentes du Col d'Aspin puis l'Allemand sur les premiers contreforts du Tourmalet. Sans s'affoler, Pierrick accompagnait le mouvement et basculait au sommet de la dernière ascension de la journée dans le sillage immédiat de l'Italien avec lequel il allait dès lors s'évertuer à rallier l'arrivée devant le peloton. Derrière eux, le groupe de contre-attaque dans lequel avait pris place Thomas Voeckler ne s'entendait pas suffisamment bien pour les menacer. En revanche, les équipes Caisse d'Epargne et Rabobank, respectivement pour Jose-Joaquin Rojas et Oscar Freire qui étaient parvenus à basculer tout près des meilleurs au sommet du Tourmalet, ont failli condamner la fugue des deux hommes de tête.
A portée de fusil du gros de la troupe pendant les 40 derniers kilomètres, Fédrigo et Pellizotti n'ont pas ménagé leur peine pour préserver les chances de leur échappée. Sans jamais se regarder, les deux hommes de tête sont ainsi parvenus à Tarbes avec une petite quarantaine de secondes d'avance sur le peloton. Au sprint, Pierrick a démontré une nouvelle fois qu'il était la bête noire des Italiens. Après Salvatore Commesso à Gap en 2006, Alessandro Ballan à Plouay l'an dernier, le Marmandais ajoutait Franco Pellizotti à son tableau de chasse et signait de la sorte une nouvelle victoire de prestige. "Pierrick est quasiment imbattable sur ce type d'arrivée. Il a le sang froid du chasseur de victoires", analyse Jean-René Bernaudeau, littéralement aux anges. "C'est le meilleur scénario. Deux victoires alors que nous ne sommes qu'au tiers du Tour. Ça enlève de la pression et ça peut permettre à des garçons comme Said Haddou, Pierre Rolland ou William Bonnet qui va de mieux en mieux de continuer sur cette lancée", conclut le manager des Bbox qui goûte avec délectation à un début de Tour idéal qui permet à sa formation d'être en tête du classement des gains (31.650 euros) devant Columbia (28.460) et Astana (23.200).