TOUR DE FRANCE - 17E ETAPE - PAU/COL DU TOURMALET
D'exceptionnel, ce Tour de France 2010 est devenu historique pour les Bbox Bouygues Telecom. Deux victoires d'étape lundi et mardi, désormais le maillot à pois. Soit la grande Boucle la plus prolifique dans l'histoire de la formation vendéenne. Chartix a signé un authentique exploit durant ces trois semaines de course franchissant notamment en tête la Madeleine. Anthony s'est révélé aux yeux du public. Comem tant d'autres, il a pris place dans la formation vendéenne délesté de ses prérogatives d'équipier. Et il a enfin pu exploiter ses excellentes qualités de grimpeur. Le résultat est bluffant : les pois sont à Charteau. Il s'inscrit dans la lignée des plus grands : Richard Virenque, Laurent Jalabert, Tony Rominger, Claudio Capucci, Federico Bahamontes etc.
Ce jeudi, Anthony n'a même pas tremblé. Au départ de Pau, Chartix n'avait que 15 points d'avance sur un Christophe Moreau revenu dans le jeu à la faveur d'une échappée mardi. Mais le scénario fut idéale aujourd'hui. Astana et les Bbox Bouygues Telecom ont cadenassé le début de course jusqu'à qu'une échappée tire sur son épingle du jeu. Et comme elle ne comprenait aucun coureur dangereux au classement de la montagne, elle a pu filer avec la bénédiction des Turquoises. Au pied du Tourmalet, Moreau pouvait encore décrocher la précieuse tunique en se classant dans le top 7 mais "le Grand", son surnom, a lâché dès le pied du col de légende. Charteau pouvait savourer son triomphe.
Gautier et Rolland en beauté
Sur les terribles pentes du Tourmalet, deux Bbox Bouygues Telecom ont brillé. Alors que la bataille entre les prétendants à la victoire finale a durci la course, Cyril Gautier et Pierre Rolland se sont accrochés durant plusieurs kilomètres. Pierre a même tenté sa chance sous la banderole des 10 kilomètres, moment choisi par Andy Schleck pour attaquer Alberto Contador. Les deux hommes se sont envolé pour un duel magnifique au coeur d'un col mythique enveloppé d'un brouillard épais. Le Luxembourgeois s'est impsoé mais l'espagnol n'a pas cédé une seconde et reste le grand favori à deux jours du contre-la-montre dans la région bordelaise. A 4'36" de Schleck, Pierre Rolland, pas toujours à la fête durant ce tour, a bouclé en beauté les Pyrénées. Comme un rendez-vous pour l'an prochain. Cyril Gautier aura lui aussi son mot à dire dans l'avenir. Sa 29e place au somemt du Tourmalet est une belle promesse.
ANTHONY CHARTEAU, c'est officiel, tu es le meilleur grimpeur de ce Tour 2010.
A.C. : C'est énorme. C'est un grand jour pour moi, le plus beau de ma carrière. J'ai vraiment encore du mal à réaliser ce qui se passe. Si on m'avait dit cela à Rotterdam, je ne l'aurais jamais cru. Le vélo, c'est vraiment une histoire de confiance. Quand j'ai passé la Ramaz en tête, j'ai pris confiance en mes moyens. L'étape de Morzine m'a servi de déclic. Mon ancien entraîneur me disait souvent que je pouvais être un grand grimpeur, que je pouvais suivre les meilleurs en montagne. Mais dans les grands cols, il faut être décontracté, avoir foi en ses capacités. C'est comme cela que j'ai décroché ce maillot.
Comment as-tu vécu cette ultime journée dans la défense de ton maillot ?
A.C. : L'équipe a parfaitement géré la course. On a eu pas mal de chance également qu'une échappée parte sans personne de dangereux au classement de la montagne. Du coup, j'étais relativement serein. Je voulais faire une grosse montée du Tourmalet. Le rythme était très élevé et quand j'ai entendu que Christophe Moreau était lâché, j'avoue que j'ai relâché la pression. Ensuite, je me suis laissé décrocher pour savourer le dernier kilomètre tout seul avec les supporters.
Qu'est-ce que ça fait de succéder au palmarès du maillot à pois à des coureurs tels que Richard Virenque ou Laurent Jalabert ?
A.C. : Je connais très bien ce palmarès car beaucoup d'entre eux sont mes idoles. C'est magnifique de faire partie de ce cercle très fermé. Cela dit, j'ai bien conscience de ne pas avoir le talent d'un Virenque. J'y vais davantage à la hargne, comme un baroudeur mais le résultat est le même. Je l'ai aussi ce maillot !
Qu'est-ce que ce maillot va changer pour toi ?
A.C. : Peut-être que j'aurais un autre statut dans le peloton. Mais dans l'équipe, on sait comment on fonctionne. Je ne vais pas me prendre pour un autre. Ce maillot, bien sûr, va me donner énormément confiance en mes moyens. Quand je sentirai que j'ai la jambe, je tenterais davantage ma chance.
Comment va s'articuler ta fin de saison ?
A.C. : J'ai déjà hâte d'être dimanche. Je vais faire partie des privilégiés qui ont le droit au podium à Paris ! C'est extraordinaire. Ensuite, je vais faire un break avec ma famille. Au départ du Tour, je pensais m'aligner sur le Tour d'Espagne. Mais j'ai laissé beaucoup d'énergie dans la défense du maillot. J'ai une grosse motivation pour la fin de saison avec des courses comme Plouay.