A l'issue de la 2e étape, Jérôme Pineau avait prévenu : "J'ai marqué des points mais ce que je voulais c'était emmener Matthieu (Sprick). Il n'avait pas trop les jambes, du coup, j'ai continué. Maintenant, on ne sait pas ce qui se peut se passer. J'aurais peut-être le maillot à pois mercredi." Ce mardi, lors de la 3e étape entre Esch-sur-Alzette et Valkenburg, le coureur de Bouygues Telecom a montré son maillot turquoise. Et s'est offert le luxe de le troquer, à l'arrivée, contre un parsemé de pois rouge, synonyme de meilleur grimpeur du Tour de France. Une belle récompense pour l'homme de Mont-Saint-Aignan.
Echappé dès le 15e kilomètre, avec Jens Voigt (All, CSC), Jose Luis Arrieta (Esp, AG2R), Christophe Laurent (Fra, AG2R) et Unai Etxebarria (Vén, Euskaltel), Jérôme Pineau a été le Turquoise le plus en vue de cette 3e étape qui menait les 175 coureurs encore en lice du Luxembourg au Pays-Bas, en passant par la Belgique. La Côte de la Haute-Levée figurait comme la première difficulté du jour. Un col qui se divise en deux parties : une première raide et une seconde en léger faux-plat. Au sommet, Jérôme a fait admirer sa pointe de vitesse pour passer en tête de ce col de 3e catégorie. Et glaner ses quatre premiers points du jour.
Abandon de Valverde
Il a répété le même schéma lors des deuxième (Côte de Oneux), troisième (Côte de Petit-Rechain) et quatrième (Côte de Loorberg) difficultés. La cinquième, la Côte de Trintelen, lui a été fatale. Lâché pendant l'ascension de la pénultième difficulté, Pineau n'a pas voulu se mettre dans le rouge pour finir l'étape. La fin de course fut marquée par la terrible chute de l'un des favoris de la Grande Boucle : celle de l'Espagnol Alejandro Valverde (Caisse d'Epargne-Illes Balears), victime d'une fracture de la clavicule.
Le vainqueur de la Flèche Wallonne et de Liège-Bastogne-Liège cette année n'est pas allé au bout de l'étape et a été emmené à l'hôpital. Un peu plus tôt, ce sont l'Américain Fred Rodriguez (Davitamon Lotto) et le Néerlandais Erik Dekker (Rabobank) qui étaient tombés. Et qui avaient abandonné également. L'hécatombe touchait aussi les Français en fin de course avec la crevaison de Sandy Casar (FDJeux) qui perdait près de cinq minutes sur le vainqueur du jour, l'Allemand Matthias Kessler.
Boonen en jaune, Pineau en blanc et rouge
L'homme de la T-Mobile a construit sa victoire en s'échappant à 3km de l'arrivée. Après avoir rattrapé le dernier des cinq fuyards, l'Espagnol Jose Luis Arrieta, le Magenta s'est débarrassé du Belge Philippe Gilbert. Parti en solitaire et rattrapé à quelques hectomètres de l'arrivée hier, Kessler a tenu bon pour s'imposer cette fois-ci. A l'arrivée, il a devancé de cinq secondes son équipier australien Michael Rogers, et l'Italien de la Lampre, Daniele Bennati. Le Belge Tom Boonen (Quick Step), qui s'est classé 4e, a endossé le maillot jaune. Thor Hushovd (Crédit Agricole) ayant terminé à 12 secondes du champion du monde.
Chez les Bouygues Telecom, le meilleur à l'arrivée a été Walter Bénéteau (21e), qui a terminé dans le premier groupe. Laurent Brochard (50e), Laurent Lefèvre (51e) et Didier Rous (57e) ne concèdent que 17 secondes à Kessler. Anthony Geslin est 82e à 22 secondes. Christian Guiberteau était ravi de la performance du héros du jour, Jérôme Pineau : "Jérôme avait besoin de prendre confiance mais il ne s'est pas révélé aujourd'hui. On connaît les moyens qu'il possède. Aujourd'hui, il a surtout retrouvé la confiance. Maintenant, ça va l'aider psychologiquement pour la suite. Et cet objectif du maillot va le motiver pour la suite du Tour". Le nouveau porteur du maillot à pois a terminé un peu plus loin que ses meilleurs coéquipiers (136e à 3'55). Mais l'essentiel n'était pas là...
  [04/07/2006]

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