"Ce n'est pas une journée pour Bouygues Telecom." Jean-René Bernaudeau avait annoncé la couleur dès vendredi soir. Le manager de l'équipe n'attendait pas de miracle de la part de ses coureurs sur le contre-la-montre entre Saint-Grégoire et Rennes (52 km). Il sait que ses hommes, hormis Didier Rous, ne sont pas des adeptes de l'épreuve chronométrée. Le Montalbanais termine logiquement premier Turquoise (25e à 2'51) et deuxième Français derrière Christophe Moreau (Ag2r). "Ce n'était pas une étape qui nous convenait , confie Jean-René. On a plutôt tout axé sur les étapes qu'on pouvait gagner et celle-là, on ne pouvait pas."
Mais le jour de ses 50 ans, Jean-René a tout de même eu l'agréable surprise de voir ses protégés faire mieux que limiter la casse. Premier de l'équipe à s'élancer sur le parcours, Jérôme Pineau termine finalement à 4'18 du vainqueur. Un chrono plus qu'honorable pour le maillot à pois de ce Tour. Dans la même lignée, Pierrick Fédrigo (à 4'19), Laurent Lefèvre (à 4'35) ou encore Matthieu Sprick (à 5'27) ont réussi à faire mieux que des purs rouleurs que l'on attendait comme l'Américain Levi Leipheimer (Gerolsteiner), pourtant vainqueur du Critérium du Dauphiné.
Rous tient son rang
"Les gars marchent bien. Ils ont fait un classement honorable, ça ne me surprend pas mais au départ, ce n''était pas une priorité , poursuit Jean-René. De ce chrono, on peut tirer de bons enseignements, même si ce n'était pas une étape qu'on avait cochée" . Seul Anthony Geslin (à 6'43) a payé ses efforts et les 150 km d'échappée la veille, entre Lisieux et Vitré. Grâce à ses trois meilleurs coureurs de la journée, Bouygues Telecom prend malgré tout la 12e place du classement par équipes de l'étape. Plutôt inattendu.
Grâce à son chrono, Didier Rous intègre, lui, le Top 20 du général. Parti fort, il n'accusait que neuf secondes de retard sur le meilleur temps au premier pointage. "Il va très bien, il a un gros moral, confie Jean-René. Il symbolise la bonne dynamique du groupe". Le capitaine de route de l'équipe pointe désormais à 3' 15 au général du vainqueur du jour, Serhyi Honchar (T-Mobile). Le vétéran ukrainien (36 ans) s'empare du même coup du maillot jaune de leader. Derrière lui, à une minute, l'un des favoris du Tour, Floyd Landis (Phonak) se place.
"On repart à la guerre"
Après une semaine de Tour, le bilan est plus que satisfaisant pour le manager des Turquoises. "C'est très positif, on n'a pas loupé beaucoup d'échappées même si elles ne sont pas allées au bout, explique Jean-René. Ça va finir par arriver. Mais au moins, on anime. On a l'équipe qui a passé le plus de temps à l'avant de la course, ça confirme ce que j'ai dis au départ. Pour moi, les gars sont exemplaires. Dimanche, on repart à la guerre".
Le peloton traversera la Bretagne pour rejoindre Lorient (181 km). Au lendemain du contre-la-montre et à la veille de la journée de repos, certains pourraient profiter des écarts pour s'échapper. En 1998, c'était déjà le cas&hellip à Lorient. "S'il y a deux ou trois échappés, il y a peu de chance que l'on soit dedans mais avec quatre ou cinq, il y aura un Bouygues Telecom à coup sûr", avance Jean-René. Jérôme Pineau aura, lui, du pain sur la planche pour accentuer son avance au Grand Prix de la Montagne.
  [08/07/2006]

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