Etoile de Bessèges : Et Coppel a surgi

Pierre rolland a craqué. Le grand espoir du cylisme français, leader hier au matin de la dernière journée de l'Etoile de Bessèges, n'était certainement pas encore au meilleur de sa forme alors que la saison débute à peine, même s'il avait signé un joli succès d'étape vendredi.

Alors dans le contre-la-montre en côte qui devait servir de juge de paix hier après-midi, le meilleur jeune du dernier Tour de France (et vainqueur à l'Alpe d'Huez devant Contador et Sanchez) n'a pas pesé lourd face au spécialiste, Jérôme Coppel, qui se présentait, lui, dans une condition déjà avancée.

Le leader de l'équipe Saur-Sojasun a bénéficié d'une course qui aura été tronquée de ses principales difficultés durant la semaine, pour raffler la mise dans les 9,7km de ce chrono, ponctué d'un montée à 10 % de moyenne et des passages à 15 %. Dans cet exercice, il n'a laissé aucune chance à ses rivaux, reléguant son second, l'Estonien Rein Taaramae, à 26 secondes et le Français Maxime Bouet, troisième, à 32 secondes. À l'arrivée, certes heureux, il n'en a pas rajouté. « Gagner l'Etoile, je ne crache pas dessus, surtout après un an et demi sans victoire, mais je sais qu'au mois de février, il y a encore beaucoup de différence entre les coureurs », a-t-il honnêtement remarqué, lui qui vise un peu plus haut cette saison, après sa 14e place dans le Tour de France 2011.

Fédrigo frustré

Un autre coureur s'est signalé hier, discrètement. Alors que la route s'élevait enfin, Pierrick Fédrigo est venu chercher la cinquième place dans le chrono, un exercice qu'il n'affectionne pas particulièrement. En fait, le Marmandais de la FDJ aura été l'une des principales victimes des intempéries de la semaine. Les deux étapes qui auraient pu lui convenir (samedi et hier matin) ont été raccourcies et amputées de leurs principales difficultés. Là, où, justement, Fédrigo devait pouvoir faire la différence. « C'est un peu frustrant, estimait-il hier soir. Les circonstances de course et la météo ont rendu cette semaine un peu floue. Hier matin, j'espérais vraiment faire quelque chose dans le col de la Baraque (où l'arrivée de l'étape devait être jugée). Mais quand j'ai vu qu'on ne l'empruntait plus, j'étais déçu. J'aurais voulu m'y tester pour de bon et pourquoi pas, tenter quelque chose pour la victoire finale. »

Au lieu de ça, il aura dû se contenter d'une 7e place finale malgré tout rassurante. « J'ai senti un énorme mieux par rapport à la saison dernière. ça n'a plus rien à voir » souriait-il. Je sais maintenant que je dois continuer à bosser, ça va revenir… » Prochaine course pour Fédrigo : le Tour du Haut-Var, dans 15 jours.