Affaibli par la maladie de Lyme, et auteur d'une saison 2011 blanche, Pierrick Fedrigo a repris du poil de la bête. L'ex-champion de France compte bien redorer son blason et attaque 2012 la fleur au fusil. C'est donc un coureur revanchard qu'a rencontré Cyclism'Actu, ce vendredi à Paris pour la présentation, en petit comité, de la FDJ-BigMat. Le Marmadais, conscient de ne pas avoir su répondre, jusque là, aux attentes du staff, s'est remis en question et vise haut cette saison. Alors que certains de ses coéquipiers attaquent la saison pied au plancher en Australie, Pierrick Fédrigo reprendra, lui, en douceur à l’Étoile de Bessèges puis écumera les courses de l'Hexagone sans pression. Pour ses débuts dans le World Tour, FDJ-BigMat compte bien faire de Fédrigo l'un de ses fers de lance, A 33 ans, il n'a plus de temps à perdre et a dans son viseur Paris-Nice, Liège-Bastogne-Liège et le Tour de France, rien que ça !

Bonjour Pierrick, nous voici à l’aube de la saison 2012 après une année 2011 plutôt difficile pour vous, mais « sauvée » par une belle deuxième place à Montréal. Cette course a dû beaucoup vous aider psychologiquement pour préparer la saison 2012, non ?

En effet mon début de saison 2011 a été contrarié par un virus, et je n’ai su ce que j’avais qu’en juillet. À partir de ce moment-là, j’ai commencé à mieux aller, savoir ce qui me touchait m’a bien aidé Car être constamment fatigué et ne pas avoir envie d’aller à l’entrainement cela amène des questions, et ensuite c’est vraiment compliqué de vivre avec. Le Grand Prix de Montréal m’a donc beaucoup aidé pour repartir en 2012. Une victoire en fin de saison m’aurait bien plu mais cette place était déjà satisfaisante.

« J'ai toujours autant d'envie »

Va-t-on voir un nouveau Pierrick Fédrigo après ce souci, ou bien allez-vous courir et voir votre saison comme vous le faisiez avant ?

Je continue à m’entrainer comme je le faisais auparavant, rien a changé de ce côté-là, j’ai toujours autant d’envie. Je ne peux pas rattraper le temps perdu en 2011, mais j’ai surtout envie de prendre du plaisir sur le vélo, et renouer avec la victoire, bien sûr. Je suis un coureur qui aime gagner et qui a besoin de gagner, je vais donc tout faire pour cela. Je m’entraine sérieusement avec dans l’idée de retrouver mon meilleur niveau.

Vous avez donc bien travaillé sur ce second stage, en Corse…

On a accumulé pas mal de kilomètres et l’on a aussi fait beaucoup de spécifique, des tests de 20 minutes, des sprints… Je pense que tout le monde a pris du plaisir à rouler en équipe, sur les routes de Corse où la FDJ partait en stage pour la première fois. On a beaucoup apprécié les routes, mais aussi les gens, qui nous ont accueillis chaleureusement. C’est un tout qui permettra, je l’espère, à l’équipe de gagner des courses dès le début de saison.

« Paris-Nice, mon objectif de début de saison »

Et personnellement, comment votre calendrier va-t-il s’organiser cette saison ?

Je commencerai avec l’étoile de Bessèges, le Tour du Haut-Var, les Boucles du sud Ardèche avant d’aller sur Paris-Nice, qui sera mon objectif de début de saison mais aussi celui de l’équipe. Ce sera une belle occasion d’affronter les plus grandes équipes du World Tour sur un beau terrain.

Aurez-vous des ambitions pour le classement général sur Paris-Nice, en pensant au podium par exemple, comme l’an passé ?

Je n’en ai pas encore parlé avec Marc (Madiot), mais je pense pour l’instant que je vais plutôt refaire comme avant, c’est-à-dire me concentrer sur une victoire d’étape. L’an dernier j’avais essayé de faire un bon classement général mais je l’ai payé. Lorsque l’on est arrivé sur les étapes les plus difficiles, j’avais déjà laissé beaucoup d’énergie pour rester à l’avant sur les premières étapes. Et quand on est arrivé sur les étapes difficiles, je manquais de condition physique.

« J’ai toujours Liège-Bastogne-Liège dans un petit coin de ma tête »

Et pensez-vous aux classiques Ardennaises ?

Bien sûr, j’y pense, j’ai toujours Liège-Bastogne-Liège dans un petit coin de ma tête et ce sera la seule de ces classiques que je ferais. Je préfère en faire une seule mais me donner à fond et vraiment me préparé pour que de m’éparpiller. Je n’ai plus qu’à espérer que cela paye.

Et le Tour de France, pensez-vous pouvoir faire un bon classement général à la manière de Thomas Voeckler ou bien vous concentrerez-vous toujours sur les étapes ?

On a toujours l’espoir de faire un classement général sur le Tour de France, comme a pu le faire Thomas, même s’il ne pensait surement pas faire quatrième au départ. Il y a des circonstances de courses, elles peuvent nous être favorables, une échappée qui prend beaucoup de temps au peloton par exemple. Et dès que l’on a un maillot distinctif sur les épaules, surtout le maillot jaune du Tour de France, cela donne des ailes et permet de se surpasser. Je pense que cela peut arriver à beaucoup de coureurs, alors pourquoi pas moi ?

Propos recueillis par Yohann LOSSOUARN et Pascal BERTHO (avec Alexandre ROLIN)

Photos : Sirtotti / Cyclism'Actu