Tour de France : Etape 15

Deux victoires dans le même Tour, le Trèfle n’avait pas connu ça depuis 2003 avec les succès de Bradley McGee dans le prologue et de Baden Cooke à Sedan.

Pierrick Fedrigo, le grand frère de l’équipe, s’est imposé de toute sa classe, de son sens de la course et de son enthousiasme dans la quinzième étape du Tour de France en dominant ses cinq compagnons d’échappée qui étaient tous des clients. Elle récompense un formidable capitaine de route, qui a beaucoup soutenu Thibaut Pinot depuis dix jours. Ce fut un énorme soulagement pour lui, une très belle satisfaction pour ses patrons, et un grand exemple pour l’ensemble de ses équipiers. Au cours de cette étape, Thibaut Pinot s’est plaint de maux de ventre « mais rien de grave » précise Thierry Bricaud. Yauheni Hutarovich, dont la fatigue était évidente depuis deux jours, a abandonné. Dans son état, les étapes pyrénéennes étaient effrayantes.

Pierrick, pour gagner il t’a fallu mater des coureurs tels que Christian Vande Velde, Nicki Sorensen et Thomas Voeckler ?

Il a vraiment fallu rester concentré pendant tout le final. Parfois, dans le passé, dans des arrivées comme ça, j’ai attendu, j’ai regardé mais là j’ai bien manoeuvré. Je ne sais pas pourquoi j’ai attaqué à 5 kilomètres de l’arrivée, au feeling. Quand j’ai vu Vande Velde revenir, j’ai compris que c’était bon. Je savais qu’il arrêterait de relayer sous la flamme rouge mais j’étais confiant et j’ai emmené vite pour ne pas lancer le sprint arrêté.

Tu sentais que la victoire était pour toi ?

Pour décrocher une victoire dans le Tour, il faut une bonne étoile. Il y a des jours où sent qu’il va se passer quelque chose. On n’est jamais à l’abri mais plus je m’approchais de l’arrivée, et plus j’y croyais... Mais c’est incroyable.

Et il s’agit de ta deuxième victoire d’étape à Pau ?

Chaque étape du Tour que j’ai gagnée a un symbole. La première était aussi la première de mon ancienne équipe Bouygues Telecom. La deuxième à Tarbes, c’était près de chez moi. La troisième à Pau, nous étions passés par les cols mythiques des Pyrénées, Aspin, Peyresourde, Tourmalet et Aubisque où je venais voir le Tour avec mes parents. Aujourd’hui, c’est mon retour après une année difficile. J’ai souffert de la maladie de Lyme. 2011 m’a servi à me rendre compte que le Tour est moins dur que ce que j’ai connu avec la maladie.

Ton équipe réussit un très bon Tour. Y-a-t’il un secret ?

Il n’y a pas de secret, il y a de la volonté. Chaque coureur du Tour est surmotivé. Il y a 198 coureurs au départ et seulement 21 étapes. Quand on retire les chronos et la haute montagne et il ne reste pas grand chose pour des baroudeurs comme moi. Et quand on y arrive, c’est fort. Pour la FDJ-BigMat, ça a bien fonctionné dès le début avec Thibaut Pinot. Sa victoire en première semaine nous a retiré de la pression et elle m’a servi à moi, c’est sûr, parce que notre Tour était déjà réussi. J’ai couru libéré.

As-tu d’autres objectifs dans le Tour ?

Thibaut est dixième au général et maintenant on va se concentrer sur son classement et pourquoi pas gagner une nouvelle victoire dans les Pyrénées. Je l’ai beaucoup soutenu ces derniers jours et je suis payé en retour. C’est une belle victoire pour mon équipe qui m’a fait confiance quand ça n’allait pas.