J’ai eu la chance de suivre la 94e édition du Tour de France en tant que Jeune Reporter.

Nous sommes six jeunes de 15-16 ans passionnés par la petite reine et le Tour de France. Notre rêve à tous étant celui de devenir un jour journaliste sportif dans le cyclisme. Pendant trois semaines nous avons découvert l’envers du décor. Ce qui se cache derrière les caméras et les objectifs, derrière les grands noms du cyclisme. Un rêve que nous avons touché.

 

Le Grand Départ cette année se faisait à Londres. Donc grand voyage puisque nous avions rendez-vous le vendredi 6 juillet au matin pour embarquer sur le ferry à Calais. Nous avons d’abord dû caser nos paquetages « jeunes reporters » dans nos valises puis un petit briefing avant de monter dans le bateau avec les autres voitures du Tour. A ce moment là nous avons tous plus ou moins réalisé que nous faisions partie d’un des plus grands événements sportifs au monde.

 

Notre voyage à Londres restera mémorable puisque nous avons eu quelques déboires : des bouchons dans la capitale qui nous empêchent d’assister à la présentation des équipes, l’hôtel qui ressemble à un squat, les accréditations qui ne sont pas prêtes à notre arrivée, …

Mais nous retiendrons surtout la foule dans les rues venue applaudir les forçats de la route ! Une image restera à jamais gravée dans nos mémoires : lorsque nous sommes passés avec nos deux voitures Skoda sur Tower Bridge sans circulation et acclamés par les spectateurs.

 

Tout est grandiose sur le Tour de France, il fait rêver pleins d’enfants. Mais cette année le tableau s’est assombri à cause des affaires de dopage. Même si ce sont des histoires qui souillent notre sport et en détournent plus d’un. Ces révélations nous ont permis de découvrir comment l’organisation et les journalistes gèrent les situations de crise. Et c’est toujours impressionnant de voir qu’en l’espace de 5 minutes après une révélation, ils se mettent tous à courir dans tout les sens de la salle de presse, le portable collé à l’oreille. Et les conférences de presse de dernières minutes qui chamboulent tout le programme des journalistes. Le Tour de France c’est vraiment un monde à part ! Une grande fourmilière où tout le monde à une place bien définie.

 

Les affaires de dopage n’ont pas découragé tous ces spectateurs fan de la petite reine. Dans les cols Pyrénéens les espagnols étaient toujours aussi nombreux recouvrant la montagne d’une couleur orange à l’image d’Euskatel Euskadi. C’est toute une ambiance le Tour, voir ces gens massés en nombre dans les cols, les marquages au sol, les drapeaux qui flottent… Puis on n’oublie jamais tous les sourires, les signes de mains et les paroles échangées !!!

 

Ce que je retiendrais également de ce mois de juillet magique c’est la gentillesse et la simplicité d’une grande majorité de personnes présentes sur le Tour. On peut facilement discuter et sympathiser avec les agents de sécurité, le staff des équipes, les journalistes, les hôtesses, … Les coureurs restent aussi très accessibles contrairement à d’autres sports.

 

Voilà la boucle est bouclée on arrive au dernier contre-la-montre : Cognac Angoulême. C’est ce jour là que le vainqueur a assuré sa victoire finale. Pour le dernier souvenir marquant, nous avons tous suivi un coureur pendant les « derniers » 55,5 kilomètres de ce Tour. Pour ma part j’ai pu suivre Pierrick.

On ne se rend pas vraiment compte de ce que représente une épreuve pareille à moins d’être sur le vélo. Mais même à l’arrière on ressent la pression qui pèse sur le coureur avec les secondes qui s’égrainent. Il essaye d’aller le plus vite possible en coupant les virages et en gardant la tête baissée pour l’aérodynamisme. Même s’il entend son nom hurlé par la foule, il ne peut réagir car il doit rester concentré afin de rallier l’arrivée au plus vite. Le contre-la-montre est une épreuve vraiment difficile pour les coureurs mais si belle pour les spectateurs que cela la rend admirable tout comme ces sportifs.

 

Paris arrive à grands pas, les Champs Elysées et son public. Un tour de parade, une petite coupe de champagne. Tout le monde retrouve sa famille. Le rêve est fini, il faut redescendre sur terre. A l’inverse des jambes des coureurs, nous aurions aimé que le Tour de France continue encore …

 

Laura Pierlay

Le 7/08/07.