Tour de France

25/07/2010 - 14:04 - Mis à jour le 25/07/2010 - 19:56

Les meilleures choses ont une fin

Presse


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Sébastien Turgot et Yukiya Arashiro ont fait bonne figure sur l'ultime étape du Tour de France 2010, enlevée par Mark Cavendish. La Bbox Bouygues Telecom achève sa Grande Boucle sur un bilan exceptionnel, avec deux victoires d'étape et le maillot à pois d'Anthony Charteau. Bravo !

Ce visage plein de joie d'Anthony Charteau sur le podium du Tour, on pourrait le revoir des heures sans s'en lasser. A l'image du Nantais, la Bbox Bouygues Telecom a été magnifique pendant trois semaines. Constamment à l'attaque, la formation vendéenne a trouvé la plus belle des récompenses à son état d'esprit offensif, à son idée d'un cyclisme respectueux des valeurs qui ont permis à ce sport de perdurer jusqu'ici. Un maillot à pois, deux victoires d'étape prestigieuses de Thomas Voeckler à Bagnières-de-Luchon et de Pierrick Fédrigo à Pau, c'est un bilan "fabuleux", comme l'a décrit Jean-Bené Bernaudeau. C'est surtout mérité pour un manager qui n'a jamais dérogé à ses principes depuis qu'il a créé son centre de formation il y a vingt ans. Dans un sport aussi controversé que peut l'être le vélo, il a donné la preuve qu'on pouvait réussir avec ses idées. Ça force le respect.

Il y a une semaine, jour pour jour, la Bbox n'avait encore rien gagné. Malgré de nombreuses tentatives, elle n'avait pas trouvé la réussite alors que se profilaient les redoutables étapes des Pyrénées. Là où le duel Schleck-Contador pour le maillot jaune devait prendre le pas sur les tentatives d'échappée, les Turquoises ont su persévérer pour aller chercher deux victoires. Pour le symbole, il fallait que la première revienne à Thomas Voeckler. Pour le panache, il fallait que Ti-Blanc fasse la différence dans le Port de Balès, l'un des cols les plus durs de cette Grande Boucle, sinon le plus indigeste. L'Alsacien a montré la voie à ses équipiers, comme il avait fédéré la France derrière lui en 2004 pour garder son maillot jaune un jour de plus. Sans lui, l'histoire aurait été différente. Si quelqu'un devait lancer cette dernière semaine en forme de comte de fées, c'était donc lui. Pour le symbole, définitivement.

Une belle histoire collective

Le lendemain, c'était le tour de Pierrick... Aller chercher Fédrigo au Crédit Agricole en 2005, c'était vraiment le bon placement. Le Marmandais avait signé la première victoire de Bouygues Telecom sur Cholet-Pays de Loire au printemps de la même année. Il avait offert à l'équipe vendéenne son premier succès sur un Tour de France à Gap, l'année suivante. Une page de la belle histoire de la Bbox sur cette édition lui revenait de droit. Pour lui, c'était même la page d'or. Au départ, il s'est mêlé à une échappée où figuraient Damiano Cunego et Christophe Moreau pour défendre le maillot à pois d'Anthony Charteau. A l'arrivée, il a remporté l'étape la plus prestigieuse de ce Tour de France. Peyresourde, l'Aspin, le Tourmalet et l'Aubisque avalés, Pierrick est allé régler ses compagnons d'échappée au sprint à Pau. Sa pointe de vitesse et son sens du timing appelaient une troisième victoire d'étape en carrière sur la Grande Boucle. Mais à l'origine, c'est son dévouement pour l'équipe qui a dessiné ce destin glorieux dans les Pyrénées-Atlantiques.

Ces deux victoires et le maillot à pois sont magnifiques. Mais cela n'est que la vitrine d'un édifice auquel chaque coureur a apporté sa pierre, durant trois semaines. La Bbox quitte cette Grande Boucle avec deux succès, mais aussi avec ses neuf coureurs. Pour leur premier Tour, Sébastien Turgot et Cyril Gautier se sont admirablement hissés au niveau de l'événement. Le premier n'a pas hésité à aller frotter dans les sprints, avec la complicité de Yukiya Arashiro, en plus de faire son travail d'équipier. Des placettes et un Top 20 sur les Champs sont venus le récompenser. Le second s'est offert un Top 50 au classement général, juste derrière Anthony Charteau. Mais le Tour, ce sont aussi des coureurs moins bien physiquement qui oublient la douleur et se battent pour leurs équipiers. Nicolas Vogondy et Pierre Rolland peuvent en témoigner. Le comte de fée de la Bbox sur le Tour, c'est d'abord une histoire collective, incarnée aussi par le travail dans l'ombre de Matthieu Sprick. Avec en épilogue, ce visage baigné de bonheur de Charteau à la remise de son maillot à pois. On ne s'en lasserait jamais. Mais les meilleures choses ont une fin.

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